Je devais me rendre à la bibliothèque pour chercher un livre sur le sujet des créatures de mythes, enfin de mythe, je ne savais pas pourquoi je me permettais encore de les nommer de la sorte, en étant une moi-même… Un incube… Je ne savais pas qui étaient les autres monstres de la ville, je savais qu’il y en avait, mais je devais cohabiter avec tout le monde sans chercher à l’apprendre sinon je me créerais des problèmes.

N’ayant pas été bien informé sur ma propre nature, je m’interrogeais encore souvent sur les raisons pour lesquelles j’avais tué cette jeune fille, de manière totalement involontaire, quand j’étais plus jeune et à l’orphelinat. Je m’avançais donc lentement vers la porte d’entrée du bâtiment que je poussais afin de la faire s’ouvrir silencieusement.

Je m’avançai silencieusement vers le bureau de caisse où se trouvait un jeune homme avant de me dire que je ferais mieux de chercher d’abord ce livre de moi-même car je n’avais aucune envie de déranger ce jeune homme qui semblait profondément plongé dans sa lecture.

C’est donc dans le silence le plus complet que je m’étais avancé vers le rayon dans lequel était situé le type de livres que je recherchais alors : des livres sur les mythes, sur les légendes monstrueuses et d’autres choses qui auraient pu être en relation avec mon véritable moi, le Jake Nathaniel Incube qui passait son temps à amadouer les femmes les plus belles et les plus jeunes pour ensuite ressentir cette violente envie de dérober leurs rêves.

Je me laissai finalement penser que je ne trouverais jamais ce livre car, au bout de mon huitième passage de se rayon au peigne fin –avec, soit dit en passant, d’énormes trous – de ce rayon, je n’arrivai toujours pas à trouver ce satané livre. Je m’avançai donc doucement vers l’homme qui semblait toujours plongé dans sa lecture et je m’adressai à lui.

« Excusez-moi monsieur, sauriez-vous me dire où je pourrais trouver un livre sur les mythes et légendes ? »

Je m’étais adressé à lui d’une voix calme, tout à fait normale, et mes cheveux cachaient bien mon amulette, cette boucle d’oreille qui contenait en son sein le moyen de contenir ma véritable nature et mon apparence bestiale que j’exécrai simplement. Une fois ma question posée, j’essayai de voir si il avait entendu ma voix car il m’était déjà arrivé de ne pas entendre la voix d’une autre personne tant j’étais plongé dans une lecture.