Parmi les bois d'Aokigahara Jukai, une forêt maudite située sur le flanc nord-ouest du Mont Fuji, vit depuis des siècles et des siècles une famille de loups-garous. Ces loups-garous sont les Koizumi, une très ancienne famille qui reste uniquement entre les siens et qui ne se mêle pas aux autres clans. Mais parfois, il faut bien sortir pour se mêler aux humains et ne pas être dépassé. C’est comme ça qu’a vécu Omi, une jeune louve née à la fin du XIXème siècle. Fascinée par la nature humaine, elle s’est souvent mêlée à eux pour apprendre à vivre comme eux, et les imiter. Les siens n’étaient pas contre, ils faisaient de même. Cependant, c’était bien moins fréquent qu’Omi, qui passait parfois des semaines entières parmi eux. Elle a grandi, instruise de la vie des humains ainsi que de celle des loups-garous. Sa vie était bercée par le bruit du vent dans les feuilles des arbres, de la chasse sur les animaux de la forêt ou de certains humains qui étaient morts, par suicide ou pas meurtre. Aucun humain n’était mordu pour être transformé, sinon, le loup-garou responsable était banni. Omi avait donc toujours fait attention à ne jamais mordre de façon à transmettre son don à un humain. Même si elle avait failli plusieurs fois, lorsque des humains chassaient les siens pour les dépecer de leurs fourrures et les vendre au plus offrant.

Un jour, en voulant venger l’un des siens, elle commit une erreur qui l’empêcha de retourner parmi sa meute pendant deux longues années. Enfin une erreur… Pour les siens oui, c’en était une. Mais pour Omi, ce fut le plus beau jour de sa vie. Elle était si belle, si douce, si généreuse. Comment aurait-elle pu l’ignorer ? Elle resta dans le monde des humains à la chercher, et à la courtiser, connaissant alors ce sentiment qu’on appelait l’amour. Mais un loup-garou n’avait pas le droit d’aimer un humain, pas dans sa meute. Alors son père tua l’aimée de sa fille, qui fut enfermée dans la tanière pendant plusieurs mois. Pour oublier sa peine, Omi se concentra sur d’autres pratiques, comme les arts martiaux ou le maniement d’armes, ou bien l’apprentissage d’un instrument.

Mais encore une fois, sa vie bascula. Alors qu’elle pensait comme tous les siens que les superstitions empêcheraient des humains de s’aventurer par ici, elle et sa meute furent chassés de la forêt. Elle fut séparée des siens dans sa fuite, et se retrouva seule. Errant comme une âme en peine, elle ne su où aller. Elle se mit alors à voyager et finit par atterrir ici, à Alrich. Comme toutes les autres villes qu’elle avait visitées, elle décida de s’y installer jusqu’au jour où elle décidera de voyager encore. En attendant, elle devait se trouver un endroit où vivre, comme un humain, et un travail. Après, elle verra bien… Elle vient tout juste de poser ses valises dans son nouvel habitat après tout.