Des retrouvailles ?

La vie est un éternel recommencement d’une seule et même journée. Et c’était vrai. Bien sûr avec quelques modifications de temps en temps, mais ma vie se résumé à une journée. Je me levais, me préparais pour aller à la fac, travaillais, mangeais, travaillais, rentrais chez moi, travaillais, faisais des recherches sur mon frère, mangeais et dormais. Je voyais les mêmes choses, les mêmes personnes ; entendais les mêmes sujets revenir encore et encore comme un vieux disque rayait. Mais était-ce malsain d’être plongé dans un quotidien aussi banal ? Devrais-je me sentir en sécurité car je savais ce qui m’attendait demain ? Je ne me couchais jamais le soir en me demandant si j’allais mourir demain, ou perdre tout ce que j’avais. Et pourtant, je n’en étais pas satisfaite.

Aujourd’hui on était samedi et il était 9h30. J’étais plongée dans mon bain chaud et mousseux, plongeait dans mes pensées. Mon ordinateur portable était placé sur une chaise, contre la porte fermée de la salle de bain. Et de la douce musique berçait tendrement mes pensées. Mes mains caressaient lentement mes jambes lisses. Le relief d’une cicatrice sur mon tibia marqué le passage d’un accident dans ma vie. L’accident de voiture que j’ai eu quand je venais ici, il y a quelques mois. Depuis je n’avais plus repris la voiture, pourtant j’en avais une toute neuve qui m’attendais dans le garage de l’immeuble. J’avais peur, peur de mourir avant d’avoir retrouvé cette personne. La personne que je veux retrouver depuis 14 ans, mon frère. Tous les jours, je cherche dans le journal la moindre trace de son passage, priant pour qu’il ne soit pas impliqué dans les histoires de meurtres et de massacres. Je ne savais pas où il était, je ne savais pas ce qu’il faisait maintenant. Toutes les pistes que j’avais eues étaient toutes fausses, les anges ne m’aidaient pas, gardant jalousement pour eux ces précieuses informations. Quant à mon père, ce n’était même pas la peine que je lui parle de lui. Ils ne savaient pas à quel point j’avais besoin de le revoir.

Après un barbotage de 1h dans mon bain, j’ai décidée de sortir. Non pas que je n’avais pas envie de quitter mon bain…non ! C’était jusque que au bout d’une heure l’eau était froide. En ouvrant mes rideaux, je vis un magnifique ciel blanc et des flocons tomber lentement. Comme si c’était des plumes tombées gracieusement du ciel. Des plumes d’anges. Pourquoi ces créatures étaient-elles si méchantes ? Ne devraient-elles pas être aux côtés des humains pour leur apporter du bonheur et de la joie ? Bon certes, même si j’étais humaine, je suis née de l’union d’un humain et d’un démon. Mais mon bonheur ne se résumé qu’à une seule personne. Tanguy. Cependant, ce n’était pas un jour pour rester chez soi. Après tout, c’est en sortant que l’on fait de belles rencontres, ou de mauvaises…
Je me suis donc dirigeais vers ma chambre pour m’habiller convenablement pour sortir. Une jupe synthétique bleue ciel m’arrivant à mi-cuisse, une paire de collant couleur chair, un t-shirt mauve manche longue et un t-shirt en laine noir aux manches courtes et col roulé par-dessus. Une paire de bottes avec des pompons sur le côté et une écharpe ferrait l’affaire. Après m'être rapidement maquillés et coiffée, je pris mon sac, enfila mon manteau et sortit de mon appartement.

A l’extérieur, il ne faisait pas chaud, mais la neige ranimé mon cœur. J’aimais la neige, la pureté que ce paysage blanc immaculé dégagé, me rendais toujours nostalgique. Je me dirigeais calmement vers la bibliothèque. Je n’avais le cœur à travailler mes cours, mais je n’avais pas non plus envie de sortir voir des amis. Comme je le présentais, j’avais finis par me lacer de leur compagnie. Ils étaient très gentils, et prenaient soin de moi. Mais tout ce que je voulais, tout ce que je souhaitais, jour après jour, nuit après nuit. Ce que je demandais à chaque occasion, c’était le retour de Tanguy. Ce n’était pas très compliqué. Je ne demandais pas la lune ! Je ne demandais pas la réussite ou l’argent. Juste une personne. Une personne qui m’était lié.

Arrivais à la bibliothèque, je m’installai sur un table seule, au fond avec une tonne de papier. Des journaux, des avis de presse et encore plein d’autres choses qui pourraient m’aider à le retrouver. Il y avait eu des périodes de ma vie où son absence me semblait plus légère que maintenant. Peut-être parce que j’avais mes parents à mes côtés. Mais maintenant que j’étais seule à Alrich, je ressentais son absence comme un immense vide douloureux au fond de ma poitrine. Et toutes ses recherches étaient mon seul espoir de pouvoir un jour le retrouver. Au fond de moi, je maudissais une nouvelle fois les anges.

Je cherchais désespérément dans les journaux étalés devant moi, une quelconque information sur mon frère. Entre temps, un jeune homme s’était installé à côté de moi. Au début, je ne l’avais pas remarqué. J’étais trop occupé, trop stressais et trop anxieuse de ne rien trouver, encore une fois. Et de ce fait, retourner chez moi, encore plus démoralisé que ce matin. Mais étrangement, l’odeur et la présence que dégagé cet inconnu m’apaisa, et en même temps, me faisait un peu peur. Comme si, j’avais été privé depuis tellement longtemps de ce sentiment que maintenant, j’en avais peur. Peur de revivre encore les mêmes choses, ressentir les mêmes douleurs.

C’est alors je suis tombé sur un article de journal. Le nom du jeune garçon m’interpella : Tanguy Lev Podladtchikov. Tanguy Lev...en lisant ce nom, mon cœur se mit à battre plus intensément. Ce prénom n’était pas courant, plutôt rare à vrai dire. C’était un nom composé, comme le mien, Line Yulia. Ce pourrait-il que ce Tanguy Lev Podladtchikov soit mon frère ? Mais pourquoi Podladtchikov ? Il avait été adopté surement ? Et intérieurement je priais pour qu’il le soit. L’imaginer grandir dans cette famille de démon sanguinaire me donnait froid dans le dos. Je me penchais sur la table pour voir la photo jointe à ce texte, qui pour tout dire, n’était qu’éloge pour ce Tanguy. Malheureusement, le journal n’était pas jeune et avait vécu pas mal de chose. La photo ne me permettait pas d’identifier réellement le visage du garçon. Et pourtant je savais, que je pourrais reconnaitre mon frère, même si je n’avais que comme souvenir de lui, un visage d’enfant.
Je me laissais tomber sur le dossier de la chaise en soupirant. Je regardais par-delà la fenêtre. Et je finis de dire dans un murmure, très lentement et distinctement :

« Tanguy Lev Podladtchikov…Tanguy… »

Je me mordis la lèvre inférieure et fermai les yeux quelques instants, repensant encore à lui. Puis je repenchais sur l’article, déterminé à trouver la moindre information qui pourrais m’indiquer où il se trouve maintenant. Je sortis mon ordinateur portable, le posa devant moi, au fond de la table et l’alluma. S’il était passé dans le journal, il y aurait surement des données sur lui sur internet.
Mon voisin s’était endormi depuis pas mal de temps. Il avait dû passer une nuit agiter pour s’endormir aussi rapidement. Je jetais un rapide coup d’œil, je ne voyais pas son visage, caché par ses cheveux et son bras. Il faisait de la physique…de l’optique pour être exacte, les schémas qu’il avait si joliment dessinait me rappelés mes cours de terminale. Et oui ! J’étais en spécialité physique, pour ensuite passer mon concours d’infirmière. Je n’allais quand même pas le réveiller. Je n’étais pas là pour ça. Mon ordi s’alluma enfin, j’entrais mon mot de passe pour ouvrir la session quand un bruit me fit sursauter. Le portefeuille du jeune homme était tombé. Il bougeait légèrement dans son sommeil et parlait. Mais je n’arrivais pas à comprendre ses paroles. D’ailleurs, je trouvais ça plutôt mignon, et cette scène me décrocha un sourire.

Je me penchais pour ramasser son portefeuille. J’allais de déposer devant lui, pour éviter qu’il ne tombe encore. Mais quand je le pris, sa carte d’identité tomba. Je la pris, ne regardant pas vraiment la photo. C’est plus le nom qui m’interpella. Klioutchevski. Y avait-il d’autres Klioutchevski ici ? Remarque beaucoup de personne venait de tous les horizons dans cette ville. Et ça m’étonnerais pas que d’autres personnes s’appelle Klioutchevski. Cependant, je me décidais quand même à regarder le prénom. Je crois bien que sur le coup, j’ai lâchais un cri étouffé. C’était le nom de mon frère. Tanguy Lev Klioutchevski. Je me redressais et regardai la carte. Mes mains tremblaient, mon cœur battait tellement rapidement qu’il me faisait mal à la poitrine. J’avais l’impression de manquer d’air. Mes yeux se posèrent sur la photo, et d’un coup, une vague de larme inonda mes yeux. Un sentiment de bien-être m’envahis. J’avais enfin retrouvé mon frère. Et il était juste là, assit à côté de moi. Tout cela me semblait tellement irréel que j’avais dû mal à y croire.

Je posais mes yeux sur l’homme à côté. Je le regardais attentivement. Puis j’ai posé ma main tremblante sur son épaule et la bougeai lentement pour le réveiller. D’un coup, ma main s’agrippa à son t-shirt, j’essayais de ravaler mes larmes. Mais il avait du mal à se réveiller. J’ai donc posé sa carte et son portefeuille sur la table et j’ai agrippé son épaule avec mes deux mains. Après avoir pris une grande inspiration, j’ai réussis à articuler.

« Tanguy…Tanguy…réveille toi... C'est moi, Line. »

Je cherchais ses yeux fermés, j’avais peur de me tromper. Peut-être que ce n’était pas lui. Mais je voulais tellement qu’il soit vraiment mon frère, que je n’imaginais même pas me tromper.

Qui aurait cru qu’un jour…je puisse retrouver mon frère ? Tout simplement en allant à la bibliothèque, faire des recherches sur lui, comme tous les samedis. Qui aurait cru qu’après 15 ans de séparation, nous nous retrouvions tous les deux dans la même ville, Alrich, alors que le monde était si vaste. C’était les questions que je me posais tout en essayant de le réveiller. Tous mes espoirs et toutes mes craintes s’étaient réveillés. Partageaient mon cœur et mon esprit.

Il finit par se réveiller, mais il me repoussa lacement avant d’essayer de se rendormir. Je le regardais, ne savant pas quelle attitude prendre. Puis il finit par se lever, pris ses affaires et partit ranger ses livres. Il ne m’avait pas reconnu. Ou alors ce n’était pas lui. Sur le moment, j’ai cru qu’un poignard m’avait transpercé le cœur. J’avais tellement crus…j’étais tellement certaine que c’était mon frère. Mais visiblement, il ne se souvenait pas de moi. Son comportement impassible envers moi me fit penser que ce n’était pas lui. C’était juste un jeune homme, qui ressemblait et qui avait le même nom que mon frère. Ça pouvait être vrai. Il y avait tellement de personne sur Terre, que deux personnes pouvaient se ressembler. Malheureusement, je n’ai pas regardé sa date de naissance, chose qui m’aurait bien aidé. Je le regardais s’enfoncer dans les rangers de livres, il était grand et sa présence rassurante. Je me forçais à détacher mon regard de lui, ne voulant pas qu’il me prenne pour une folle. Car si ce n’était pas mon frère, ce n’était pas la peine que je m’attarde sur lui.

Je me replaçai face à mes feuilles et mon ordi. J’essuyais mes larmes, essayant d’étouffer mes gémissements. Après tout nous étions dans une bibliothèque, et ce n’était pas le moment de pleurer comme une fontaine. Si ce n’était pas lui, je continuerais mes recherches. J’entrais donc le nom de Tanguy Lev Podladtchikov. Il n’y avait que très peu de photos, sa gloire devait être que de courte durée. J’ai cliqué sur celle qui ressemblait à l’illustration du journal. Il était avec un autre jeune homme. Je lisais rapidement l’article qui était joint à l’image. C’était le même que le journal. Pas de nouvelles informations. J’ai donc essayé d’effectuer d’autres recherches. Avant de me rendre compte que mes larmes continuaient de couler. Il fallait que je parte d’ici. Aller prendre l’air, me changer les idées, oublier l’homme qui était près de moi.

J’ai donc enregistré le lien du site dans mes favoris avant de commencer à ranger les feuilles que j’avais pris. Je laissais quand même l’article qui m’intéressé de côté pour pouvoir l’empreinter. J’allais me lever quand une main m’agrippa violement le poignet et me tira vers deux rangés de livre. Je ne comprenais pas ce qui se passé. Et avant que je ne place un mot, mon dos rencontra brutalement les étagères, m’arrachant un petit gémissement de douleur. Je me décidais enfin à regarder la personne qui était avec moi. C’était mon voisin de table. Je pus le voir distinctement. Il était tellement beau, tellement apaisant à mes yeux. Mais je n’étais pas moins apeuré par sa réaction. Qu’est-ce qu’il allait me faire ? Pourquoi il m’avait ignoré et juste après, m’entrainer ici, à l’ abri des regards. Il plaça sa main entre nos visages, mon reflexe…fermer les yeux et me crisper.
Mais rien ne se passa, une légère chaleur me chauffa la peau du visage. J’ouvris donc les yeux, doucement, pour voir ce qui se passait. Je pris une grande inspiration en voyant une flamme danser dans le creux de sa main. Mon regard faisait des allers retours entre la flamme et son créateur. Peu à peu, mon corps se détendit, et mon esprit aussi. Ma respiration se calma et redevint calme et profonde. Mais mes yeux brillaient de larmes. Cette petite flamme était bien la preuve que c’était mon frère. Car, même si j’étais humaine, lui était un démon. Ma main se rapprocha de la flamme, elle réchauffait ma peau. Je ne pus m’empêcher de sourire. Puis il me parla. J’enlevai rapidement ma main à proximité du feu pour plonger mon regard dans le sien. Il était sombre et menaçant. Mais je savais que je ne craignais rien. Il me demanda d’où je le connaissais et comment je m’appelais. Ne trouvant pas quoi dire, je répondis simplement à ses questions.

« Je m’appelle Line Yulia Klioutchevski. Et je te connais depuis que nous sommes nés. Tanguy…je suis ta sœur. »

Quelles réponses simplistes ! Mais je ne trouvais rien de mieux à dire. Mon cœur se serra, je laissais échapper un gémissement en baissant la tête. Mes larmes coulaient, et tombaient sur mes chaussures. Un sourire était figé sur mon visage, mes mains essayaient d’arrêter cette coulé d’eau qui s’échappé de mes yeux. Heureusement que mon maquillage était waterproof…sinon je ne veux même pas savoir à quoi j’aurais ressemblée. Sa voix raisonnait dans ma tête, cette voix que j’avais tellement voulu entendre plus tôt.

La vie est un éternel recommencement d’une seule et même journée. C’est ce que je pensais depuis longtemps. Plongeais dans un quotidien bien douillé depuis mon plus jeune âge, j’avais perdu une partie de moi-même. Agissant de façon à bien entrer dans ce moule familiale incomplet. Depuis longtemps, j’avais oublié ce que voulais dire le mot « amour ». Depuis notre séparation, je l’avais cherché, me raccrochant maladroitement à de vieux souvenirs d’enfance qui s’effacés de plus en plus, jour après jour. Arrivé à 20 ans, son visage était devenu flou, sa voix étouffée, sa chaleur oublié. Jour après jour, depuis que je l’avais quitté, je perdais les seuls souvenirs que j’avais de mon frère. Et je savais très bien qu’avec ces souvenirs, une partie de mon être allé disparaitre. Car oui. Ce n’était pas que de l’amour fraternel que j’éprouvais pour Tanguy. Mais de l’amour, pur et dur.

Pourtant, je me suis retrouvais plusieurs fois dans les bras d’un homme. J’en avais « aimé », mais jamais aussi fort que lui. Jamais aussi passionnément. Et je m’en rendais compte seulement maintenant, en étant à ses côtés. Je le sentais partir, il s’éloignait de moi. Sur le coup, mon souffle se coupa. Les anges allaient-ils encore nous séparer ? Non ! Pas cette fois ! Maintenant que je l’avais retrouvé, rien, même pas les anges, les démons, et Dieu sait quelles autres choses, allait nous séparer. Je n’étais peut être qu’une simple humaine, je ne peux pas créer de feu, ni voler avec de magnifique ailes blanches. Mais serrais prête à me battre pour garder la seule personne pour laquelle je vie. La vision de le voir partir encore m’arracha des gémissements incontrôlés. Je n’arrivais plus à bouger, mon corps resté figer. Il me releva la tête et plongea son regard dans le mien. Ce regard intense, ce doux sourire. Il était tellement beau. Sa main était tellement chaude, tellement douce. Je fermais doucement les yeux, me laissant faire.
Puis soudain, une chaleur m’envahie. Une chaleur savoureuse et rassurante. La chaleur que dégageait le corps de Tanguy contre le mien. Cette chaleur, cette odeur…Ce corps fort et chaud contre moi, je ne pouvais pas résister. Ce néant qui avait creusé mon cœur se comblait lentement, me procurant un sentiment de bien-être absolu. Je passais mes bras autour de lui et agrippa son t-shirt. Je plaquai ma tête au creux de son torse, et finit par fermer les yeux. Je finis par me calmer. Transporté dans un autre monde, un monde de bonheur et de bien-être.

Quand il releva la tête pour essuyer mes larmes, je ne pus m’empêcher de sourire. Il me disait que je l’avais tellement manqué. Mais savait-il a quel point j’étais perdu sans lui ? Je pris une grande inspiration pour lui avouer :

« Depuis tout ce temps je n’ai arrêté d’essayer de te retrouver. J’ai essayé…mais les anges ne voulaient rien entendre et je ne pouvais rien faire seule… J’ai tellement besoin de toi…»

Je m’arrêtais de parler. Je ne voulais pas parler du passé. Mais du présent. J’avais tellement attendu ce moment, je ne pouvais détacher mon regard de lui. Il rapprocha son visage du mien, son souffre me faisait frissonner. Frissonner de plaisir. Et vint le moment où nos lèvres se rencontrèrent. C’était mal ? L’amour entre deux être était-il interdis ? Chacun avait sa moitié sur terre…la mienne serrait-elle mon frère jumeau ? Que Dieu garde sa morale pour les êtres purs ! Cela faisait bien des années que les anges m’avaient puni. Pour moi, ce baiser n’était pas un péché…mais une preuve d’amour. Quand Tanguy se recula, je plongeais mon regard dans le sien. Et je souris. Si j’avais pu crier ma joie, je l’aurais fait. Mais j’en étais incapable…en tout cas dans une bibliothèque. Il se rapprocha de nouveau de moi, encore plus près, encore plus tendrement. Je passais mes bras autour de son cou, et plongeai mes mains dans ses cheveux. Je voulais tellement le rapprocher de lui, encore et encore. Ce baiser, il était tellement savoureux.

Cette fois si c’est moi qui rompu le contact de nos lèvres. Caressant ma joue contre la sienne. Je lui chuchotais tendrement à l’oreille dans un murmure :

« Je t’aime tellement Tanguy. Je t’ai tellement attendu. »

Je finis par l’embrasser dans le cou. Mes mains descendirent de ses cheveux vers sa nuque, puis sur ses épaules. Je finis pas redescendre moi-même, étant depuis un bon moment sur la pointe des pieds. Je plongeais mon regard dans le sien et sourie tendrement. Je pris son visage entre mes mains, le contemplant encore et encore. Mais soudain, un grognement désagréable me fit tourner la tête. C'était la bibliothécaire. Et vu la tête qu'elle faisait, elle ne partageait pas le même bonheur que nous.

"Ce n'est pas un endroit pour ce genre de chose! Reprocha-t-elle. C'est un lieu pour travailler, et pas pour s'embrasser!"

Je m'excusais rapidement avant de prendre Tanguy par la main et de revenir à notre table. Je rangeais mes affaires, lui les siennes et nous partîmes de la bibliothèque. Dehors, la neige s'était arrêté de tomber, mais le paysage était blanc et immaculé. Je me tournais donc vers mon frère.

"Tu veux qu'on ailles chez moi ? Ce n'est pas très loin d'ici. Et puis on serra au chaud."

Je lui sourie joyeusement et entama ma marche vers mon appartement.