Un batârd. Ritsuka est à proprement parler un batârd. Tout commence bien avant sa naissance.

Archilde Baltazard Kimura est un Kappa. Il aime engloutir des enfants de moins de cinq ans et ne rêve que de soulever les robes et jupes de ces dames. Archilde n’est pas banal. Son père se nomme Poséidon. Si, vous avez bien entendu, comme le roi des mers. En réalité, on donne ce nom à tous les rois dès leur couronnement. Baltazard est tout bonnement le prince d’une armée de kappa assoiffée de sang de nourrissons et de vues avantageuses sur les femmes. Son corps est fort, son esprit aussi mauvais et pourris que celui de tous ceux qu’il gouvernera un jour et ses idées sont pareilles à celles de son cher père ; Humains = ennemis. Il avait cette idée encrée dans la tête. Mais on contrôle presque tout, sauf ses émotions. Ses sentiments. Et l’amour encore moins.

Le jour du couronnement d’Arachide arriva. Son nom Devint Poséidon et il engloutit les reste de son père. Coutume barbare de sa tribu ; quand le prince devient roi, il se doit d’engloutir le corps du roi en intégralité et de recouvrir son dos encore nu de la carapace de celui-ci. Un vrai Roi se doit de se nourrir de l’ancien, et c’est ce qu’il fît. Pour faire passer le gout amer et vu que c’est également une tradition, lui et une bande de Kappa malfaisant allèrent se promener sur les rivages et engloutir quelques enfants. Cependant, une magnifique blonde portant un enfant dans ses bras était là, assise contre un mur à lui donner le sein. Le petit Roi se dirigea vers elle sans plus d’attention, lui arracha ce qui lui semblait être un bout de viande encore et vie des bras et l’avala. Cependant, la femme en larmes ne le laissa pas de marbre. Il ne laissa rien paraitre et continua sa route. Sa funeste route.

Jours après jour, nuit après nuit, la jeune femme revenait s’adosser contre ce fameux mur et pleurait, encore et encore. Toujours plus. Chaque jour passer, chaque heures écoulée rendait les sanglots de cette femme plus strident, plus lourd à supporter pour Baltazard. Un soir, rongé par des remords inexplicables, il rejoignit cette fille qui ne se donna même pas la peine de fuir. Des sentiments bien plus importants que les remords le prirent et il assomma la jeune femme. Il resta la nuit avec elle, et neuf mois plus tard, un bâtard naquit.

Pour Natasha (Tel était le nom de cette femme), tout ce qui s’était passé n’était qu’un rêve, les kappas n’étaient que légende. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’aller chaque jour au bord de la rivière et elle priait un dieu, peu importe lequel pour le remercier de lui avoir apporté cet enfant.

Ritsuka grandissait lentement, son corps verdissait et ses mains étaient anormalement plamées. Quand elle comprit que tout ceci n’avait pas été un rêve, elle alla jeter le pauvre enfant dans la rivière en hurlant « Tu as pris mon enfant mais je te pris de garder le tiens ! » Quand Poséidon vit l’enfant barboter tranquillement dans les profondeurs, il comprit. Il n’avait pas engendré ce petit pour faire du mal à Natasha, au contraire ! Il s’en voulait tellement, tellement de lui avoir pris tout ce qui comptait pour elle qu’il lui avait rendu en quelque sorte. Très vite, les autres Kappa de la tribu se rendirent compte que le Prince était à moitié humain, alors on fit exiler le père et le fils sur terre. Baltazard n’ayant pas les poumons pour y vivre définitivement, mourut quelques temps après avoir déposé l’enfant dans un internat en nouant autour de son poignet l’objet qui le transformerait aux yeux de tous en humains.

Le temps passa encore. Le jeune garçon eu 14 ans quand tout se bouscula. Son sang, le sang de son paternel coulait toujours en lui, et une soif de sang et de chair enfantine le dévorait. Jour après jour, il se sentait faiblir. Et puis il craqua. Vivant en internat, trouver des proies ne fut pas choses difficile. Il avala un premier bambin, puis un deuxième ... Jusqu'à se rendre compte de ce qu’il était ; un monstre. Il demanda lui-même à l’âge de 15 ans à être enfermé jusqu'à devenir fou du au manque de sang, mais il se jura que plus jamais, il ne planterait les crocs dans un enfant. Il était des leurs, ils avaient sa confiance. Tous ces enfants qu’il avait engloutis étaient aimés et chéri. Par lui entre autre.

Il resta encore quatre ans enfermés puis quand il ressortit, il se dirigea en Autriche. Une ville d’humain où y vivait quelque monstre dissimulé dans l’ombre. Il y commença une nouvelle vie, avec de nouveau – faux – papiers et un nouveau nom ; Ritsuka Vagner.