Enfin à l’appartement, après que tous les éléments se soient retournés contre moi. Oui, parce qu’en plus du calvaire que m’avait fait subir Soo Jin dans l’avion, il avait fallut que la voiture d’Hiroki nous lâche sur le trajet. Un pneu crevé m’avait-il expliqué. Derrière la petite barrière de sécurité, j’observais Hiro changer son pneu, tenant Soo en priant pour qu’il ne se réveille pas. Autant demander au bon Dieu de m’envoyer dix millions en espèces … Tandis que je luttais pour rester calme, mon enfant se mit à bouger dans mes bras « Maman … arrivés ? », malheureusement non. « Maman .. » à peine avait-il commencé que je l’interrompais « Je suis sûre que tu as faim, mais je n’ai rien à manger sur moi ». Le petit me regarda surpris, il fallait dire que je commençais à plutôt bien le connaitre. Bref, la roue changée, on remonte en voiture, on soupire un coup ; tout ira bien, du moins je l’espérais. En vérité, j’avais d’énormes appréhension quant à la vie que j’allais mener à présent. Je savais qu’Hiroki ferait tout ce qu’il pourrait pour nous rendre la vie plus facile au petit et à moi, et je lui en étais réellement reconnaissante, mais je craignais de la tournure que prendrait les choses. À la Monter Academy, j’avais toujours eu le cœur qui se serrait en le regardant avec d’autres … depuis, deux ans avaient passés, et j’avais pris sur moi. J’avais mûri, bien plus que je n’aurais jamais pensé, j’étais à peu près sûre de passer au dessus de tout ça. Le problème alors ? Et bien c’était cet ‘à peu près’.

La voiture s’arrêta une nouvelle fois, qui me tira de mes pensées. Je regardai autour de moi, sur mes genoux, Soo Jin faisait la conversation à Babou, Hiroki sortait et se dirigeait vers le coffre, je compris alors que nous étions arrivés. J’ouvris alors la portière et fit descendre Soo Jin en premier, lui tenant fermement la main histoire qu’il n’ait pas de trop grandes envies d’exploration. J’étais fatiguée, et les sept heures de décalages horaires n’y étaient certainement pas étranger. Ce que je voulais ? Hum … Un chocolat chaud, un couverture, un massage des épaules, et dormir. Dormir, je pouvais le faire par moi-même, pour le reste, j’espérais que Hiroki pourrait m’aider, surtout pour le massage à vrai dire. Soo avait essayé de m’en faire un, une fois. Il disait que Babou aimait bien. Je n’avais pas dit non … et j’ai bien cru qu’il allait m’arracher les épaules avec ses petites mains ! J’attrapai les clés que me tendait mon ami, et hochai la tête en le remerciant avec de me diriger vers l’ascenseur avec Soo Jin. Bien, troisième étage, on y est. Cinquième porte, on y est. Les clés dans la serrure, on rentre et on observe. Visiblement, le nippon avait fait des efforts en ce qui concerne l’ordre ! Le pauvre… depuis que j’avais Soo Jin, j’avais bien compris que ranger ne servait à rien, si ce n’est à devenir dingue, mais au moins il avait fait l’effort, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je lâchai enfin les doigts de mon fils, tandis que la première chose qu’il fit fut d’aller jouer à la ventouse sur la porte fenêtre qui donnait au balcon

« Je t’en prie Soo Jin, ne casse rien ! »

Je déposais les clés sur la table de salon tandis que Hiroki arrivait avec les valises. J’allai vers lui pour en prendre une, pas que je n’avais pas confiance ou quoi que ce soit en lui, mais j’étais un poil féministe … Je n’aimais pas qu’on porte mes affaires, qu’on m’ouvre les portes ou quoi que ce soit d’autres, même si ça part d’une bonne intention.

« Merci, c’est gentil … »

Je lui souris avant de le suivre dans sa chambre pour aller y déposer les valises. Bien, Soo Jin était toujours en mode admiration devant la vue, juste derrière moi il y avait un lit - qui avait l’air confortable -, j’étais fatiguée, je ne pus m’empêcher de m’y laisser tomber sur les fesses en poussant un long soupir et en secouant la tête.

« Hiro … promets moi une chose : la prochaine fois que je décide de voyager avec ce diablotin, attache moi à un arbre tu veux ? »